Article corédigé par Joan Lumia et Samir Kamlichi (Cellenza) & Florent Hilger et Sébastien Leroy...
Comment optimiser les coûts de licences dans le Cloud ?
Et si les coûts de licences dans le cloud étaient une variable trop souvent négligée dans les opérations d’estimation et d’optimisation budgétaire des technologies cloud ?
En effet et quel que soit l’opérateur technique retenu nous sommes habitués à réfléchir les mécaniques d’optimisation selon les mêmes leviers traditionnels que sont les dimensionnements CPU/RAM au travers des gabarits de machines virtuelles ou des réservations.
Et pourtant, comme l’illustrent les captures d’écran ci-dessous les couts matériels ne sont qu’une partie assez faible du cout réel des VMs et de nos factures d’opérateur.
Sur la base d’une machine assez standard (2 processeurs, 4 Go de RAM), celui-ci ne pèse au maximum que 18 % du cout mensuel d’une instance exploitant Windows Server et SQL, 45 % pour une instance Windows uniquement.
Comment donc optimiser ce coût ?
Selon votre opérateur Cloud, les coûts de licences apparaissent de manière plus ou moins claire mais ils sont toujours là. Souvent dénommé SPLA, le Service Provider Licence Agreement, est le contrat sous lequel vous payez vos redevances de licences auprès des opérateurs de cloud tiers quels qu’ils soient (cloud souverain ou pas). En résumé votre opérateur paye à Microsoft des redevances de licences pour vos machines et vous les refacture.
Une autre option accessible consiste à souscrire en direct les licences dont vous avez besoin et à décharger votre opérateur cloud de cette gestion. Il vous appartient alors d’être en conformité avec la règlementation.
Ce mode de fonctionnement est appelé Azure Hybrid Benefit chez Microsoft et porte la désignation de Bring Your Own Licence dans les autres environnements.
Exemple avec Windows Server
Historiquement dans le monde de l’on Premise, les clients faisaient le choix d’acquérir les licences en mode Datacenter ce qui permet d’avoir l’esprit tranquille en autorisant un nombre illimité de VMs par serveur physique… A condition de licencier 100% des cœurs physiques des serveurs. Cela représente un cout non négligeable surtout dans un contexte d’augmentation du nombre de cœurs.
En parallèle la question du cloud se pose de plus en plus et rend ce mode de gestion des licences caduc car comment en effet dénombrer le nombre de cœurs d’une infrastructure partagée et quasiment infinie ?
C’est pourquoi en parallèle de ce mode de comptage est apparu la licence par VM : Ce cas d’usage se caractérise par une dissociation des licences entre l’hôte physique et les machines virtuelles.
La machine physique peut exécuter un OS quelconque (ESXi, Windows Server, Linux,…) ou bien être hébergée par un opérateur cloud Azure ou autre.
La machine virtuelle exécutant Windows Server doit disposer d’une licence couvrant tous ses cœurs virtuels avec un minimum de 8 par VM et 16 par client. Ce mode de licence est accessible tant pour Windows Server Standard que pour l’édition Datacenter qui doivent bénéficier du « flexible Virtualisation Benefit » c’est-à-dire être souscrites avec Software Assurance ou au sein d’un CSP.
Les licences Windows Server Datacenter ont même des avantages complémentaires. Imaginons que vous souscriviez vos licences Windows pour une charge de travail cloud exécutant cette édition, vous bénéficiez du droit à l’exécution en on-premise dans votre datacenter avec la même licence. C’est le « dual use Right ».
Et SQL Server Alors?
La souscription des licences SQL Server 2019 en contrat CSP offre le même type d’avantages que celles des systèmes d’exploitation.
Compte tenu de la grande diversité des scénarios accessibles (Edition standard ou Enterprise, licences par cœur ou server + CALs). Les pistes d’optimisation budgétaire sont trop nombreuses pour être toute envisagées ici. Cela fera sans doute l’objet d’un prochain article.
Tableau de synthèse
Reprenons notre machine virtuelle D2S4, le tableau ci-après résume les couts pour les deux modes de fonctionnement :
Technologie/Cout Mensuel |
Licence fournie par Azure |
Azure Hybrid Benefit |
Windows Server Standard (8 cœurs) |
61.95 € |
22.40 € |
SQL Server Standard (4 cœurs) |
269.36 € |
278 € |
Bien évidement ces couts doivent être évalués pour l’ensemble de votre infrastructure et rapportés à la gamme de prix pratiquée par votre hébergeur.
Les avantages
Evaluer les couts de licence du cloud est une dimension souvent oubliée des études budgétaires de mes clients. En réalité comme illustré ici cela constitue un levier important de l’optimisation et mérite une attention importante de la part des décideurs.
Enfin de nombreux avantages complètent la souscription comme par exemple le fait de pouvoir déplacer des machines virtuelles absolument n’importe où et notamment entre clouds privé et publics mais aussi entre différents opérateurs.
Alors on en parle ? N’hésitez pas à nous contacter !